Voici un titre fort bien choisi pour un recueil de nouvelles aux thèmes si variés, et que le visuel de couverture renforce par sa sobriété intrigante.
Si l’on excepte « Loin des yeux » qui, à mon sens, aurait mérité un développement plus fouillé afin que l’on puisse mieux s’intégrer dans le drame vécu par les héroïnes, le reste du recueil est de très bonne facture, et l’on ressent, à la fin de chaque nouvelle, la satisfaction que procure la lecture d’un texte sympathique.
En dépit de sujets parfois durs, vous ne trouverez pas ici de quoi vous faire des nœuds au cerveau ni des raisons de vous casser le moral, mais des récits profondément humains où les enfants ont souvent la première place.
Frédéric Sirot réussit à nous mettre dans l’ambiance en quelques mots qui nous dévoilent, un lieu, un personnage. Le lecteur peut non seulement visualiser les scènes, mais également les entendre, les sentir et les ressentir.
Même s’il ne s’agit pas à proprement parler de « nouvelles à chute », même si les fins restent le plus souvent conventionnelles, des rebondissements inattendus dans les scénarios, et des personnages qui vous parlent au cœur, vous entraîneront inévitablement à tourner les pages pour suivre les divers protagonistes jusqu’au bout de leur quête, de leur aventure, de leur transformation…
Le recueil est divisé en trois parties :
– Les contes de Noël, tendres et résolument optimistes.
– Les textes fantastiques (et de science-fiction) qui explorent, entre autres, le temps, les mondes parallèles, les jeux vidéo. De cette partie, je retiendrai particulièrement « Rémanence », non seulement pour la qualité de l’ambiance, un poil angoissante, dans laquelle l’auteur nous plonge, mais aussi pour le retournement de situation final (il y a quand même bien une nouvelle à chute !) L’auteur nous entraîne avec finesse dans une direction ou les apparences sont trompeuses… je n’en dis pas plus.
– Les textes contemporains, desquels « Mineurs de fond » sort du lot par la vérité de ses personnages et se ses péripéties. L’auteur a rencontré l’un de ces hommes, qui aimaient leur métier en dépit des dangers et de la maladie qui abrégeaient souvent leur vie, et cela se ressent dans l’écriture intimiste et réaliste.
Frédéric Sirot est un vrai nouvelliste. Ses textes ne sont pas des extraits de romans, mais des histoires à part entière qui constituent un tout. Et, à la fin de chacun d’eux, on en ressort content de l’avoir lu.
Le monde de l'homme au chapeau: Patrice VERRY